Différences entre versions de « Gaudemet (Jean) »

De Gregorius 3.0
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==Repères biographiques==
  
 
Né le 10 septembre 1908 à Dijon dans une famille d'universitaires [cf. Gaudemet (Paul) - Gaudemet (Euègne) - Gaudemet (Paul-Marie)], Jean Gaudemet il est issu d’une famille d’universitaires.
 
Né le 10 septembre 1908 à Dijon dans une famille d'universitaires [cf. Gaudemet (Paul) - Gaudemet (Euègne) - Gaudemet (Paul-Marie)], Jean Gaudemet il est issu d’une famille d’universitaires.

Version du 3 mars 2023 à 18:04

Repères biographiques

Né le 10 septembre 1908 à Dijon dans une famille d'universitaires [cf. Gaudemet (Paul) - Gaudemet (Euègne) - Gaudemet (Paul-Marie)], Jean Gaudemet il est issu d’une famille d’universitaires. Licencié ès lettres et en droit, il soutient en 1934 sa thèse de doctorat en droit, intitulée Etude sur le régime juridique de l’indivision en droit romain, préparée sous la direction du romaniste Joseph Duquesne (1874-1951). Diplômé de l’École pratique des hautes études (1935) avec un mémoire portant sur la Collation par le roi de France des bénéfices vacants en régale des origines jusqu’à la fin du xive siècle, il est reçu la même année premier au concours d’agrégation, dès sa première tentative. D'abord affecté à Grenoble, il revient à Strasbourg dès 1938. Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier l’année suivante. En captivité, il retrouve le futur cardinal Congar ainsi que Fernand Braudel, et met en place un programme d’études juridiques et historiques sur le thème de l’Empire chrétien et ses destinées en Occident, publié en 1944. À la Libération, il reprend ses cours à Strasbourg et, dès qu’il l’a pu, n’a eu de cesse, comme le rapporte Raoul van Caenegem, de visiter les bouquinistes et les libraires afin de reconstituer sa bibliothèque dispersée pendant la guerre12. Depuis 1938, il dis- 3. à cette occasion, il donna le premier cours en français dans cette faculté depuis 48 ans. R. Drago, « Paul-Marie Gaudemet », Revue de droit international comparé, 50/3 (1998), p. 911-912. 4. Sorti major du concours d’agrégation en 1944, il fut un spécialiste de droit public et de finances publiques : R. Drago, « Paul-Marie Gaudemet » (supra, n. 3). 5. Yves Gaudemet, professeur de droit public à l’université Panthéon-Assas (Paris II) ; Hélène Gaudemet-Tallon, professeur de droit privé à l’université Panthéon-Assas (Paris II) ; Marie-Odile Greffe, maître de conférences en histoire ancienne à l’université de Nancy II ; Brigitte Basdevant- Gaudemet, professeur d’histoire du droit à l’université Paris-Sud. 6. Sophie Gaudemet, professeur à l’université Paris-Sud ; Antoine Gaudemet, professeur à l’université Panthéon-Assas (Paris II). 7. En lettres, il suivit notamment les enseignements de Marc Bloch, Lucien Febvre, André Piganiol et Eugène Cavaignac et, en droit, ceux d’Ernest Champeaux, René Laprat et Gabriel Le Bras. Ce point sera développé dans la deuxième partie. 8. Étude sur le régime juridique de l’indivision en droit romain (thèse droit Strasbourg), Paris, 1934, xxi-525 p. 9. La collation par le roi de France des bénéfices vacants en régale des origines à la fin du xive siècle, Paris, 1935 (Bibliothèque de l’École des Hautes Études. Sciences religieuses, 51), xi-147 p. 10. M. Humbert, « Jean Gaudemet 10. 9. 1908 – 17. 5. 2001 », ZSS, RA, 119 (2002), p. 682-689. 11. M. Brémond, J. Gaudemet, L’Empire chrétien et ses destinées en Occident du xie au xiiie siècle. Essai sur les forces d’universalisme et de particularisme dans l’Europe du Moyen Âge. Travaux de l’Offlag VIII F, Paris, 1944, xii-384 p. 12. R. C. van Caenegem, « Legal historians I have known: a personal memoir », Rechtsgeschichte. Zeitschrift des Max-Planck Instituts für europäische Rechtsgeschichte, 2010, p. 252-299 et spécialement p. 262-264. Chez le même éditeur 13 pense également des cours à l’Institut de droit canonique de Strasbourg13, enseignements qu’il a continué d’assurer même après son élection à la faculté de droit de Paris en 1952. En 1965, il est nommé directeur d’études à l’École pratique des hautes études, où il succède à son maître Gabriel Le Bras. Il dispense également des cours à l’Institut d’études politiques de Paris ainsi que dans le diplôme d’études approfondies de droit canonique de l’université Paris XI. Parallèlement à son enseignement, Jean Gaudemet n’a pas hésité à assumer différentes charges administratives au sein de l’Université, mais également en dehors. Fondateur et directeur du Centre des droits de l’Antiquité (1960-1978), il a également assuré la direction (1974-1978) de l’Institut de droit romain de l’université Paris II14, tout en étant conseiller auprès du ministre des Affaires étrangères pour les questions religieuses (1970-1982). Sa renommée et sa connaissance de la science canonique font qu’il est un des rares laïcs, avec Stephan Kuttner, à prendre part à la commission pontificale de révision des codes de droit canonique15. Membre de nombreuses sociétés savantes et organismes scientifiques16, il a présidé, entre autres, la Société Jean Bodin, l’Association internationale d’histoire du droit et l’Association des historiens de facultés de droit. 13. Rattaché à la Faculté de Théologie de Strasbourg. 14. Il a également été membre du Comité consultatif des Universités (1947-1978) puis Président de la Section d’histoire du droit et de droit romain de ce Comité (1970-1978) ; membre de la Commission nationale de réforme des études de droit (1960) ; membre du Comité National de la Recherche Scientifique (1967-1976) et président de la section des sciences juridiques (1967-1972) ; membre élu du directoire et du conseil d’administration du CNRS (1967-1972) ; membre du Conseil de l’université de Paris (1962-1967) ; premier assesseur du doyen Georges Vedel, Faculté de droit de Paris (1962-1967), membre du conseil de l’université de Droit, d’économie et des sciences sociales de Paris (1970-1977) ; Directeur de l’UER d’histoire des institutions, de philosophie et de sociologie du droit (1969-1978) ; membre de la Commission spéciale consultative de la faculté de théologie catholique de l’université de Strasbourg. 15. Il a été Consulteur de la commission pontificale pour la révision du Code de droit canonique et consulteur de la Commission pontificale pour la révision du Code des Églises orientales. 16. Membre de la Société d’histoire du droit ; Membre de la Società storica della Valli di Lanzo (Turin, 1960) ; membre de l’Advisory Board de l’Institute of Research and Study in Medieval Canon Law (1963-1985) ; membre de la Iuris Canonici Medii Aevi Consociatio ; président de l’Association internationale d’histoire du droit et des Institutions (1964-1985), puis président d’honneur ; membre de la Società italiana di storia del diritto (1964) ; membre du conseil scientifique de la Revue internationale des droits de l’Antiquité (Bruxelles, 1965) ; membre du comité de rédaction de la revue Concilium, section droit canonique (Nimègue,1969) ; président de l’Association Jean Bodin pour l’histoire comparative (1973-1984), puis président d’honneur ; membre du conseil directeur du Centro di Studi storico giuridici constantiniani e del Basso Impero (Università degli Studi di Perugia, 1973) ; membre du conseil directeur de la Consociatio Internationalis Studio Iuris Canonici Promovendo (1976-1990) ; membre de l’Académie méditerranée, section économique, politique, juridique ; membre du comité de rédaction de la Revue de droit canonique (Strasbourg, 1982) ; membre honoraire du comité scientifique du Centre de recherche sur le droit romano-canonique médiéval de l’université du Sacré Coeur de Milan (1982) ; vice-président de l’Association pour l’histoire de l’administration française depuis 1987 ; membre du comité scientifique de la Société pour l’histoire des facultés de droit ; membre de l’American Society for Legal History ; membre de l’Association française des historiens des idées politiques ; membre de la Société d’histoire religieuse de la France ; membre de la Société internationale de droit canonique et de législations religieuses comparées. Il était également membre du conseil de direction du Max Planck Institut für Europäische Rechtsgeschichte (1967), puis du Fachausschuss de cet Institut depuis 1975 et enfin14 Il était donc logique que l’aura intellectuelle et humaine de ce maître soit saluée en France comme à l’étranger. Deux recueils de mélanges en son honneur ont été réalisés, le premier au moment de son départ à la retraite17, le second à l’occasion de ses quatre-vingt-dix ans18. En France, l’Académie des Sciences Morales et Politiques l’a honoré à deux reprises19. Dix académies étrangères l’ont élu membre correspondant ou associé20 et neuf universités étrangères lui ont décerné le titre de docteur honoris causa21. En plus de cette reconnaissance accordée par la communauté scientifique, la République a aussi honoré l’homme. Jean Gaudemet était commandeur de la Légion d’honneur, plus haut grade dans le premier ordre français22. Il était également titulaire de plusieurs autres décorations françaises et étrangères23.